Le directeur du Tof Théâtre dans un bras de fer

Entouré de ses marionnettes fétiches, Alain Moreau a bravé les interdits et plaidé pour le spectacle vivant, ce week-end.

Le directeur du Tof Théâtre dans un bras de fer

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Après les événements du week-end, Alain Moreau déplore encore une fois la surdité du gouvernement. Les amendes seront contestées en justice.

Après un week-end très agité pour les acteurs culturels qui tentent, en vain, de faire entendre qu’ils sont capables de reprendre leurs activités tout en respectant un protocole sanitaire, la parole est à ces derniers.

Alain Moreau, le directeur du Tof Théâtre, théâtre de marionnettes de Genappe, est l’un de ces «effrontés culturels», participant au mouvement «Still standing for culture». Lors de la représentation programmée dans sa salle, Le Monty, vendredi soir, il a réuni une trentaine d’irréductibles spectateurs malgré la présence renforcée des forces de police et les interdits. La police a fait arrêter le spectacle après quelques minutes et fait évacuer la salle. Trente PV sont tombés, dont deux pour le seul Alain Moreau. D’autres «récalcitrants culturels» ont pris le risque de se faire verbaliser pendant tout le weekend en manifestant leur soutien au secteur.

«Les éventuelles amendes seront évidemment contestées devant les tribunaux, qui sont notre seul recours face à la surdité du gouvernement et du pouvoir exécutif», souligne Alain Moreau, insistant sur le fait que l’arbitraire règne désormais puisque les bourgmestres et gouverneurs ne sont plus alignés et que leurs réactions oscillent entre interdiction, tolérance, et même parfois facilitation.

Dans un communiqué, il reprend les revendications de base des acteurs culturels et réaffirme leur détermination à aller jusqu’au bout : «Devrons-nous continuer à jouer nos spectacles clandestinement ou le gouvernement va-t-il enfin nous laisser travailler selon les protocoles qu’il a lui-même mis en place ? Nous considérons en effet que, dans la mesure où il est à présent établi que les rassemblements de public dans des salles de spectacle ou de cinéma avec respect des protocoles ne provoquent pas d’accroissement du risque de contamination, la santé mentale des citoyens et des travailleurs artistiques et leur droit d’accès à la culture représentent aujourd’hui un intérêt supérieur.»

Inutile de le dire : le secteur ne désarmera pas tant que les lignes n’auront pas bougé.

Source: L’AVENIR – 05/05/2021 – A.Bil.